En France, le PS gêné par la perspective dune victoire de Syriza
Au Parti socialiste, lembarras se traduit souvent par une économie de mots. Pour résumer la position de son parti sur lélection législative du dimanche 25 janvier en Grèce, le premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, donne dans la formule : « Nous sommes inconditionnellement pour la victoire de la gauche rassemblée. » La probable victoire de Syriza place les socialistes face à un dilemme de taille. Dun côté, la difficulté de soutenir Alexis Tsipras, le chef de file de cette gauche radicale décomplexée, qui veut mettre fin à laustérité et renégocier la dette, en contradiction complète avec les positions de François Hollande sur la scène européenne et intérieure. De lautre, limpossibilité de se ranger aux côtés dAntonis Samaras, le premier ministre conservateur sortant, symbole dune droite « austéritaire » que le PS combat en Europe.
La gauche française pâtit de leffondrement de son allié traditionnel, le Parti socialiste panhellénique (Pasok), miné par les affaires de corruption et coupable aux yeux des électeurs davoir participé à la coalition avec les conservateurs. Georges Papandréou, lancien premier ministre et actuel président de lInternationale socialiste, sen est allé de son côté fonder un nouveau parti social-démocrate.
« Tsipras a levé un espoir dans son pays »
Selon les derniers sondages, les socialistes pourraient tout simplement être balayés du Parlement. Un scénario noir pour le PS, qui espère quen dernier lieu Syriza aura besoin dune alliance avec les socialistes pour former une coalition majoritaire. Dans les dernières projections de linstitut Alco, le parti de la gauche radicale, en bénéficiant de la prime de 50 députés accordée à la formation arrivée en tête, pourrait obtenir 147 sièges sur 300. Un accord pourrait être envisagé avec le Dimar, petit parti de gauche qui devrait gagner quelques sièges. « Nous pensons quil faut quil y ait une alliance entre les partis de gauche, car Syriza ne sera pas majoritaire seule, veut croire M. Cambadélis. Un gouvernement minoritaire, ce serait déraisonnable. »
Lhypothèse dun parti de la gauche radicale qui parvient seul au pouvoir en Europe nenchante pas les responsables socialistes. Lundi 19 janvier, le Front de gauche, une partie des écologistes et quelques élus de laile gauche du PS ont tenu meeting commun à Paris en soutien à Syriza. Lébauche pour certains dune alliance alternative au sein de cette gauche, où la politique économique menée par François Hollande ne fait pas lunanimité. Jean-Luc Mélenchon, proche dAlexis Tsipras, pousse dans ce sens.
Nombreux sont également les socialistes qui, à la gauche du parti, se réjouissent de la percée de Syriza. « Tsipras a levé un espoir dans son pays et dans toute la gauche européenne, estime Emmanuel Maurel, député européen et chef de file de laile gauche du PS. Cest révélateur de la faillite des partis traditionnels, englués dans les politiques daustérité, sans imagination ni capacité de résistance. Syriza porte un discours socialiste traditionnel qui sassume, et pas du tout radical. »
Minimiser la contagion
Pas question pour autant parmi les dirigeants du PS de faire des parallèles avec la situation française. « Cest à nous dinventer notre propre modèle », tempère M. Maurel. « Si Syriza existe en Grèce, cest parce quil y a eu un effondrement du Pasok, ce nest pas le cas en France, rappelle Carlos Da Silva, porte-parole du PS et proche de Manuel Valls. Le PS a vocation à organiser durablement le débat à gauche, dans le respect de ses partenaires. »
Pour minimiser le risque de contagion, les responsables socialistes mettent volontiers en avant la mue que Syriza aurait effectuée avant de prétendre diriger le pays. Malgré son hostilité aux traités européens actuels, le parti ne prévoit notamment pas de sortie de leuro dans son programme. « Il na échappé à personne que le discours de Syriza a totalement changé », assure Carlos Da Silva. A la direction du PS, on veut même croire à un effet positif sur le rapport de forces en Europe, à lheure où la France plaide pour une politique de linvestissement. « Cela renforcera ceux qui sont pour la relance en Europe et pour la croissance, explique M. Cambadélis, qui assure que « le programme de Syriza est plus proche de celui du Pasok que de celui du Front de gauche ».
Mais face à la volonté de M. Tsipras de renégocier la dette et den effacer une partie, les dirigeants socialistes bottent en touche. François Hollande lui-même, qui a défendu le plan daustérité en Grèce aux côtés de la chancelière allemande, Angela Merkel, na pas voulu sexprimer sur le résultat de lélection. Tout juste a-t-il glissé : « Les gouvernants auront à respecter les engagements pris. » Si les sondages se révèlent exacts, M. Hollande pourra en discuter de vive voix avec Alexis Tsipras dans les semaines à venir.
Au Parti socialiste, lembarras se traduit souvent par une économie de mots. Pour résumer la position de son parti sur lélection législative du dimanche 25 janvier en Grèce, le premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, donne dans la formule : « Nous sommes inconditionnellement pour la victoire de la gauche rassemblée. » La probable victoire de Syriza place les socialistes face à un dilemme de taille. Dun côté, la difficulté de soutenir Alexis Tsipras, le chef de file de cette gauche radicale décomplexée, qui veut mettre fin à laustérité et renégocier la dette, en contradiction complète avec les positions de François Hollande sur la scène européenne et intérieure. De lautre, limpossibilité de se ranger aux côtés dAntonis Samaras, le premier ministre conservateur sortant, symbole dune droite « austéritaire » que le PS combat en Europe.
La gauche française pâtit de leffondrement de son allié traditionnel, le Parti socialiste panhellénique (Pasok), miné par les affaires de corruption et coupable aux yeux des électeurs davoir participé à la coalition avec les conservateurs. Georges Papandréou, lancien premier ministre et actuel président de lInternationale socialiste, sen est allé de son côté fonder un nouveau parti social-démocrate.
« Tsipras a levé un espoir dans son pays »
Selon les derniers sondages, les socialistes pourraient tout simplement être balayés du Parlement. Un scénario noir pour le PS, qui espère quen dernier lieu Syriza aura besoin dune alliance avec les socialistes pour former une coalition majoritaire. Dans les dernières projections de linstitut Alco, le parti de la gauche radicale, en bénéficiant de la prime de 50 députés accordée à la formation arrivée en tête, pourrait obtenir 147 sièges sur 300. Un accord pourrait être envisagé avec le Dimar, petit parti de gauche qui devrait gagner quelques sièges. « Nous pensons quil faut quil y ait une alliance entre les partis de gauche, car Syriza ne sera pas majoritaire seule, veut croire M. Cambadélis. Un gouvernement minoritaire, ce serait déraisonnable. »
Lhypothèse dun parti de la gauche radicale qui parvient seul au pouvoir en Europe nenchante pas les responsables socialistes. Lundi 19 janvier, le Front de gauche, une partie des écologistes et quelques élus de laile gauche du PS ont tenu meeting commun à Paris en soutien à Syriza. Lébauche pour certains dune alliance alternative au sein de cette gauche, où la politique économique menée par François Hollande ne fait pas lunanimité. Jean-Luc Mélenchon, proche dAlexis Tsipras, pousse dans ce sens.
Nombreux sont également les socialistes qui, à la gauche du parti, se réjouissent de la percée de Syriza. « Tsipras a levé un espoir dans son pays et dans toute la gauche européenne, estime Emmanuel Maurel, député européen et chef de file de laile gauche du PS. Cest révélateur de la faillite des partis traditionnels, englués dans les politiques daustérité, sans imagination ni capacité de résistance. Syriza porte un discours socialiste traditionnel qui sassume, et pas du tout radical. »
Minimiser la contagion
Pas question pour autant parmi les dirigeants du PS de faire des parallèles avec la situation française. « Cest à nous dinventer notre propre modèle », tempère M. Maurel. « Si Syriza existe en Grèce, cest parce quil y a eu un effondrement du Pasok, ce nest pas le cas en France, rappelle Carlos Da Silva, porte-parole du PS et proche de Manuel Valls. Le PS a vocation à organiser durablement le débat à gauche, dans le respect de ses partenaires. »
Pour minimiser le risque de contagion, les responsables socialistes mettent volontiers en avant la mue que Syriza aurait effectuée avant de prétendre diriger le pays. Malgré son hostilité aux traités européens actuels, le parti ne prévoit notamment pas de sortie de leuro dans son programme. « Il na échappé à personne que le discours de Syriza a totalement changé », assure Carlos Da Silva. A la direction du PS, on veut même croire à un effet positif sur le rapport de forces en Europe, à lheure où la France plaide pour une politique de linvestissement. « Cela renforcera ceux qui sont pour la relance en Europe et pour la croissance, explique M. Cambadélis, qui assure que « le programme de Syriza est plus proche de celui du Pasok que de celui du Front de gauche ».
Mais face à la volonté de M. Tsipras de renégocier la dette et den effacer une partie, les dirigeants socialistes bottent en touche. François Hollande lui-même, qui a défendu le plan daustérité en Grèce aux côtés de la chancelière allemande, Angela Merkel, na pas voulu sexprimer sur le résultat de lélection. Tout juste a-t-il glissé : « Les gouvernants auront à respecter les engagements pris. » Si les sondages se révèlent exacts, M. Hollande pourra en discuter de vive voix avec Alexis Tsipras dans les semaines à venir.
En France, le PS gêné par la perspective dune victoire de Syriza
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